Les lycéens du Domaine d’Eguilles de Vedène sur les traces du chemin mémoriel René Char

Origine du projet

Tout a commencé en mai 2024 lorsque le directeur départemental de l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre a proposé au lycée de s’associer à un projet mémoriel : participer à la réalisation de la signalétique jalonnant un chemin dédié au résistant René Char, entre Apt à Céreste, en suivant les lieux évoqués dans les "Feuillets d'Hypnos".

Initialement axé sur la technique pour valoriser les compétences des élèves de CAP Signalétique Décor et Graphisme, le projet s’est rapidement étendu aux élèves de Brevet des Métiers d’Arts. La dimension historique, citoyenne et littéraire est apparue et les élèves ont  eu l’honneur d’accueillir Madame Char et Madame Becker, historienne, au lycée en septembre 2024. Les enseignants de lettres histoire et leur inspectrice, Madame Topalian se sont donc emparés du sujet et les élèves ont pu se concentrer sur le témoignage des années de résistance que sont les « Feuillets d’Hypnos ».

Côté atelier, des maquettes de bornes ont été réalisées et les élèves ont pu proposer à Madame Char de faire un choix. Un prototype a été mis en fabrication.

Inauguration du chemin mémoriel René Char

Lundi 26 mai 2025, soit un an après le lancement du projet, 4 élèves du lycée ont eu le privilège d’assister à l’inauguration du chemin mémoriel dans les gorges d’Oppedette, en présence de Patricia Mirallès, Ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants de France, de Madame Marie-Claude Char et de Monsieur le préfet de Vaucluse.

Grande fut l’émotion lors de la lecture de "Feuillets d’Hypnos" choisis par madame Char et plus encore lorsque les élèves ont été invités à expliquer à la Ministre la partie technique de la réalisation de la borne.

Ces notes n’empruntent rien à l’amour de soi, à la nouvelle, à la maxime ou au roman. Un feu d’herbes sèches eût tout aussi bien été leur éditeur. La vue du sang supplicié en a fait une fois perdre le fil, a réduit à néant leur importance. Elles furent écrites dans la tension, dans la colère, la peur, l’émulation, le dégoût, la ruse, le recueillement furtif, l’illusion de l’avenir, l’amitié, l’amour. C’est dire combien elles sont affectées par l’événement. Ensuite plus souvent survolées que relues. Ce carnet pourrait n’avoir appartenu à personne tant le sens de la vie d’un homme est sous-jacent à ses pérégrinations, et difficilement séparable d’un mimétisme parfois hallucinant. De telles tendances furent néanmoins combattues. Ces notes marquent la résistance d’un humanisme conscient de ses devoirs, discret sur ses vertus, désirant réserver l’inaccessible champ libre à la fantaisie de ses soleils, et décidé à payer le prix pour cela.